True World épisode 2

"Ca fait comics"

C'est la réaction la plus commune qu'ait suscité le Premier épisode de True World. Je pense qu'il va falloir vivre avec. En fait je n'ai quasiment rien prémédité pour cette série, je la voulais tellement facile à écrire que j'ai littéralement gerbé le concept et les personnages. Les héros devaient être évidents à cerner ainsi que familiers pour mieux surprendre par la suite.

Ne vous est-il jamais arrivé lorsque vous rencontrez quelqu'un qu'il ne vous rappelle une autre personne? Puis s'il le faut vous pouvez vous raviser par la suite.

C'est exactement ce que je voulais rendre à la lecture de True World.

J'ai immédiatement pensé aux bds qui ont une trame identique sans l'avoir fait exprès, c'est comme ça que j'ai voulu mélanger" X" et les "X-men". Enfin j'ai rassemblé toutes les idées qu'un scénariste en herbe pouvait avoir lorsqu'il se prend au jeu d'imaginer la suite de ce qu'il a lu la veille avec tout le cortège de fantasmes sur la destinée qu'il donnerait aux personnages si c'était lui qui les avait en mains.

Il me fallait un héros fort et imposant, son job, c'est de former des jeunes gens pour qu'ils deviennent puissants. Il se la joue mais cache un passé parsemé d'échecs et une dépression nerveuse chronique. Il est pourtant courageux et inspire le respect sans effort. Il est très protecteur. C' est un précepteur de super-héros. On lui met un masque, un poncho, un drôle de bitos et le tour est joué, j'avais un design facile à maîtriser et qui me plairait de reproduire une centaine de fois par épisode s'il le faut.

Mon personnage principal devait lui être un novice forcément pour contrebalancer son mentor. Il est jeune et brun plutôt beau gosse. Il est puissant et le centre de tout ce qui se passe dans le récit. Il est principal vecteur d'action et d'émotions au premier degré. Il est omniprésent, quand il n'est pas là on parle quand même de lui. Il a aussi une particularité typiquement shojo-manga qui lui offrira un charisme très décalé. Je lui ai mis une pudeur et une sensibilité de jeune fille car j'aimerais que tout le monde tombe raide dingue de lui, même les mecs. Je vais le dessiner selon les standards de Clamp parce que j'ai jamais fais ça et pour faire un clins d'oeil à toutes les dessinatrices sous influences qu'on peut croiser dans les conventions de manga.

J'en viens aux femmes, celles qui donnent envie de les idéaliser tellement les vraies sont de véritables petits comités de censure sur pattes.

La femme fatale est l'archétype qui est toujours plaisant de manipuler: elle est belle, intelligente, charmeuse et vénéneuse. Il faut l' habiller comme une vamp et détail qui a son importance lui couvrir un oeil parce que j'aime bien ça.(moi et Leiji Matsumoto!) On ne sait pas de quel coté elle est et on ne lui fait pas confiance, pourtant elle a bon coeur mais se cache sous son personnage. Elle s'imagine être un réincarnation d'une actrice hollywoodienne du bon vieux temps. Elle est très romantique en fait(et très compliquée en fait!).

Et enfin la lycéenne! Elle est indispensable, elle est mon vecteur d'émotions au second degré. En apparence, elle ne sert à rien et pourrait même servir de boulet mais ça serait trop facile. Elle est courageuse, volontaire et répand une impression de bonheur autour d'elle par sa pêche et bonne humeur. Je voulais aussi qu'elle soit facile à dessiner aussi lui ais-je mis une coupe de cheveux improbable( leurs couleurs est encore à fixer) et un air "top-kawaï". Elle tranche avec l'autre femme du groupe. Elle donne envie de l'aimer et elle le sera!

Evidemment, tout ce petit monde possède des super-pouvoirs: " Ca fait comics!

Mais qu'y a-t-il de déshonorant de se voir dans la même crémerie qu'un média qui a vu naître DARKNIGHT RETURNS, WATCHMEN, POWERS, SIN CITY, MARVELS, TOP TEN, PLANETARY, et toutes ces allégorie héroïques que sont BATMAN, DAREDEVIL, WOLVERINE, SPIDERMAN, JENNY SPARKS, FANTASTIC FOUR, HULK, et même SUPERMAN déclinable à l'infini. Alors, ça fait comics?

Merci.

Eddy Van Leffe

2001

True World, épisode 2:22 pages, dessin et scénario d'Eddy van Leffe, entre 85 et 160 Ko par page, -->ICI.