CINEMA KILLED THE COMIC BOOKS STARS

Il semble aujourd’hui acquis que l’adaptation sur grand écran d’une bande dessinée soit le synonyme d’une sorte de consécration, les lauriers d’une carrière passée à trainer dans les étals obscurs des rayons pour enfants des librairies.
Rien ne saurait être plus faux. C’est une une vue de l ‘esprit, une forfaiture! Plus que jamais, la bd est ghetthoisée dans l’ombre d’un art plus lumineux, utillisant l’image et la narration .
Mais il s’agit bien de deux arts différents, leurs collisions épisodiques n’ont été à ce jour que source de mécontentements. Films débillitants pour les uns et trahison pure et simple pour les autres.
Qui saurait me convaincre que Goscinny soit ressorti grandi par les adaptations de ses oeuvres sur pellicule. Tout au plus le Petit Nicolas a pu ressortir en librairie. En revanche les aventures du petit gaulois sont démolies de fond en comble au profit d’un humour tv à la mode (a t-on jamais lu UNE grossièreté en trente albums ?). Le pauvre père René doit pleurer la haut! Non non poubelle!
Les Schtroumpfs est à cet égard l’oeuvre de pauvres sadiques ayant à coeur de violer des morts. Cette croûte est carrément répréhensible!
Mais le sujet qui m’importe vraiment, ce sont bien evidemment les adaptations cinoche de mes chers comics de super héros.  Là encore, comment  pouvez vous feindre de croire qu’un produit ultra-calibré pour un public forcément familial puisse rendre en 2 heures d’exercices imposés (origines, crise de doute, vocation, love interest et conclusion) justice à des personnages dont on a peaufiné les psychologies et les histoires depuis près de 70 ans pour certains?  Bien sûr, certaines histoires ont vieillies, ont été ecrites pour des enfants et pour tout dire les début des Fantastic Four font mal aux yeux. Néanmoins ces concepts de science-fiction (comme les mutants) se sont montrés suffisament riches pour génerer une pléthore des chefs d’oeuvres pouvant satisfaire les plus exigeants d’entre nous. Les plus grands auteurs d’aujourd’hui comme Frank Miller, Alan Moore, Bill Scienkiewicz, Mike Mignola y ont trainé leurs guêtres. De bons artistes ont donné à leurs idoles leurs lettres de noblesse (Jim Starlin, Roy Thomas, John Buscema, John Byrne, John Romita SR & JR) et le gratin des auteurs actuels continuent de perpétuer le mythe avec plus ou moins de bonheur (Neil Gaiman, Warren Ellis, Brian Bendis, Rick Remender, Mark Waid, Robert Kirkman, Joss Whedon, Olivier Coipel, Jim Cheung, Paul Pelletier, Alan Davis etc…) Tout ça pour des kilomètres de pages noircies, parmi lesquelles vous trouverez les plus hauts sommets et les abysses de nullité les plus profondes.
Que faut t-il donc pour faire un bon film de Super-héros?
 Un respect du personnage, de son histoire et de sa mythologie. Le film doit pouvoir rendre palpable l’adage « Un grand pouvoir implique de grandes responsablilités » cher à Spider-man dans le film sous peine de passer à coté du sujet.
Un bon regard de cinéaste, et là c’est plus difficile à définir: Le cinéaste à l’instar d’un Tim Burton (Batman RETURNS), ou d’un Bryan Singer (X-Men)doit savoir se fondre dans le sujet et y apporter une vision, une ligne directrice faite de choix clairs et précis. Le monde exposé au spéctateur doit avoir une âme (Anima mundi).
Raconter une bonne histoire. C’est con mais si l’histoire est débile ou ressemble à un jeu vidéo avec un boss de fin ( DAREDEVIL), cela ne fera pas illusion très longtemps et puis laissera un sentiment de gâchis inéluctable par rapport au matériau d’origine.
Enfin un film doit contenir son lot de scène cultes et/ou icôniques. Wolvie sort ses griffes latérales sur un gars et le menace avec celle du milieu à la gorge, voilà une scène qu’on lu une bonne centaine de fois, qu’on a rêvé et qui donne des frissons à revoir en salle obscure. De même que la scène où Spider-man apparaît à l’envers dans le dos d’un criminel, pendu à son fil est un vrai fantasme devenu réalité. Car oui, la vertu recherchée de ces films est d’exaucer nos rêves de fans.
A ce titre, très peu de films emportent l’adhésion. Nous avons dans le rayon des réussites indubitables:

1- SUPERMAN de Richard Donner. Vrai emblème, un sujet pris très au sérieux, Christopher Reeve absolument incroyable, qui parvient à rendre la dualité ridicule (les lunettes) de son personnage rien qu’en changeant de posture (et ça sans grimacer) dans cette fabuleuse scène du miroir. Il imprimera sa marque sur le personnage jusqu’a lui donner son visage de manière posthume sous les cayons de Gary Frank. Ce film fera figure de mètre étalon pour tous ceux qui suivront.

2- X-MEN de Bryan Singer. Exit les costumes bigarrés, la Chronologie est boulversée, l’aspect Science-fiction jeté aux orties, tout cela dans un but précis: rendre crédible, et poignant la dualité philosophique entre Charles Xavier et Magneto. Tout à partir de là est repris dans un registre très sérieux et puisant au maximum dans les comics d’origines afin de nourrir l’intrigue et de l’enrichir: On est dans l’adaptation noble dont le savoureux casting est la cerise sur le gateau: Une performance!

3- SPIDER-MAN de Sam Raimi. Si le film respecte un cahier des charges très dense, il s’en tire néanmoins avec brio, transformant la première heure des origines en rêve éveillé, et en incorporant  des scènes « humaines » de tragédies à la fois crédibles et poignantes (mention spéciale à Tante May qui dans le film sait être fragile mais digne). Le reste est remixé sans trop de déséquilibre des scènes de la bd (la scène du pont) ou parvient à rendre cohérent des relations pères/fils,  faux frères, fils rêvé, très Shakespeariennes. Tout cela excuse bien volontiers le design très « Bioman » du vilain et les rapports calamiteux qu’entretiennent Mary-Jane et Peter Parker (encore qu’on soit dans le registre de l’acceptable).

4- IRON MAN de Jon Favreau. Ovni que personne n’attendait, le film est un pur divertissement porté par l’incroyable Robert Downey Jr ne cabotinant pas trop. Le Stark du film est bien la synthèse du personnage de Stan Lee, celui de David Michelinie et Bob Layton jusqu’à celui décrit par Joe Quesada. le scénar est une adaptation intelligente et remise au goût du jour des Origines du personnage. Tout est dedans et Pepper Potts est la seule copine de héros à ne pas avoir besoin de lui, elle appelle seule les agents du Shield et vient même aider Tony à la dernière scène. Elle se paie même le luxe de lui coller un rateau au lieu de succomber servilement. Savoureux. Le beau jeu de la surprise en fait.

5- BATMAN RETURNS de Tim Burton. Une musique épique en diable, des personnages tous très creusés par le scénario. Une vraie histoire, tragicomique, poignante et violente, une ésthétique gothique et cauchemardesque où Burton s’y donne à coeur joie pour réinterptréter Gotham dans une symbiose des styles tout à fait séduisante. Des scènes cultes (le berceau dans les égouts, la retour de Sélina chez elle, après sa métamorphose, l’attaque des pingouins) On frise le génie et donc le chef d’oeuvre. Ajoutons à cela un De vito habité, une Catwoman/Michelle Pfeiffer qui en  a fait rêver plus d’un(quelle actrice ne serait pas ridicule en débarquant quelque part en faisant « Miaou »?) et un Keaton interessant en Bruce Wayne, c’est le meilleur de la série, haut la main.
Le reste n’est que source d’embarras, et de rires nerveux. Bien sûr, le fan peut et doit y voir des réminiscences des ses héros, mais la corde s’use, la recette prend l’eau et chaque année voit sortir une litanie de nanars et parfois de bobines emplies des meilleures intentions…
DAREDEVIL. Après une première heure assez sympathique sur les origines et des rendus assez agréables sur ses pouvoirs, le film se transforme soudain en Jeu vidéo où l’on se bat contre ELEKTRA, LE TIREUR, puis LE CAÏD. Je cherche encore le stage bonus.
LE PUNISHER. Pas si mal, ce film prend le parti du coté rigolo des épisodes de Garth Ennis pour se concentrer sur une histoire de vengeance pas si mal mais ne correspondant pas trop au personnage qui d’habitude prend son gun et tire à travers tout. Ce qui amène naturellement à l’espèce de suite THE PUNISHER WAR ZONE, qui améliore tout mais en ayant les amibtions d’un téléfilm de seconde partie de soirée  M6.
THOR Le seul film qui par son portrait irréaliste et onirique du monde d’Asgard  rend vraiment hommage à Jack « the King » Kirby. Malheureusement Thor se retrouve exilé sur terre et pendant une heure le film oscille entre scènes d’actions arthritiques et vaudeville hors sujet. Agréable préambule d’un éventuel « Vrai » film sur THOR où l’on verrait Hela, Magog et tout l’univers propre à ce pendant de l’univers Marvel.
X2 poursuit le travail impeccable du premier opus sans la surprise et en privilégiant Wolvie au détriment des autres. On commence un peu à oublier que les X-Men sont une équipe et il est vraiment dommage que des personnages aussi importants que Cyclope ou Tornade se voient ravalés au rang de figurants. X-MEN: L’AFFRONTEMENT FINAL malgré ses défauts (trop de morts tue la mort) contient des petits cadeaux aux fans joliment emballés. Une scène de Salle des dangers, un « Fastball special » entre Wolvie et Colossus et un vrai combat d’équipe (le premier en trois films). Alors moins beau, moins subtil mais je serais indulgent. X-MEN: LE COMMENCEMENT est un très bon film où l’ambiance est excellente à ceci près que ce n’est qu’un film sur la dualité de Xavier/Magneto, les autres ne font de la figuration et l’équipe n’est tangible que dans le dernier quart d’heure. Et là encore on cherche vainement tout point commun avec la bd (le sous marin russe, le casque, la métamorphose du fauve, la CIA et puis basta) je ne parlerais pas de respect de l’oeuvre en ce qui le concerne.
THE FANTASTIC FOUR/ RISE OF THE SILVER SURFER. sont des films familiaux, la comédie l’emporte donc sur le reste et diminue la profondeur que pourrait avoir le film. Le plus gros défaut est de passer outre la plus grande qualité de la BD originale: SON MECHANT. Le FATALIS du film est à chier. C’est rédhibitoire. Le second opus redresse un peu la barre mais nous refais le coup du méchant qui ne rime à rien, Cette fois ci, Galactus est devenu un anus dans le ciel. Jessica Alba en Susan Storm achève de rendre le truc indigeste.Dommage.
La saga BATMAN. Bientôt 8 films et toujours pas de représentation vraiment imparable. Le premier se regarde avec tendresse et nostalgie pour les années 60. Et puis ce spray anti-requin c’est quelque chose. Le BATMAN de Tim Burton est gâché par la musique de Prince et ce Jack Nicholson absolument insupportable et puis Batman Tue…Bizarre. Une trilogie récente vient donner des lettres de noblesse au genre super-héroïque en général, mais se voulant réalistes au poil de cul près, ces bobines oublient carrément de rendre les cotés attachants des personnages. Si …BEGINS passe à peu près, THE DARK KNIGHT n’est qu’un remake de HEAT pendant un carnaval. Bien fait, bien réalisé, je me suis simplement demandé pendant tout le film où étaient Batman, Le joker (remplacé par un banal Hannibal Lecter). Où était Gotham et son architecture gothique?  C’est étrange de vouloir adapter un comics pour en extirper tout ce qui en fait sa spécificité. Tout au plus nous auront droit à quelques clins d’oeils à YEAR ONE et LE LONG HALLOWEEN issu du comics pour donner le change. J’en ai retiré une experience assez amère, mais il ce film emporte l’adhésion des fans ayant adoré la performance de Heath Ledger dans la peau d’un psychopathe très éloigné pourtant d’un clown du crime (il rigole au moins? ).
La saga Superman ne peut que décevoir car si le premier est une oeuvre d’art, le second est fait de rushs récupperés par Dick Lester (qui a réalisé les comédies avec les Beatles). Le film original plus ou moins disponible aujourd’hui est d’une autre trempe en effet. les autres sombrent comme un gros bateau sur un Iceberg. Enfin SUPERMAN RETURNS hommage au premier est par trop respectueux, trop lisse, trop christique, trop long trop chiant pour résumer.
Les suites souvent récréatives comme peuvent l’être des suites. IRON MAN 2, SPIDERMAN 2 ou le second HULK sont des variations un peu vaines autour du premier film mais on sens qu’il faudrait se renouveler.
GREENLANTERN si souvent décrié bénéficie (c’est une formule) d’un montage absolument affreux qui nous égare dans un scénar pourtant linéaire. Pourtant le film a des qualités. La fidélité d’abord puisqu’il reprend en moins bien l’arc Origines secrètes de Geoff Johns et Ivan Reis. Dommage que tous les changements servent à alléger le propos (plus de prophétie, plus d’Atrocitus et un Parallax comme une cartouche sortie trop tôt). Un casting pas mauvais puisque rapellons nous, Hal Jordan est un connard vantard, trop con et inconscient pour connaître la peur. Le choix de Ryan Reynolds s’impose donc de fait. Et une petite trouvaille en forme d’hommage au film SUPERMAN , La scène du balcon où le héros discute avec sa bien aimée fait écho à sa jumelle dans le film de Donner, tout en soulignant les différences entre les deux personnage (réactions, motivations). Mais là encore les seconds rôles sont plus des Caméos qu’autre chose et personne ne parviendra à faire croire qu’un entrainenement militaire s’acquiert en cinq minutes. Gâchis mais regardable.
A ce stade nous parlerons des croûtes innommables mais rapidement parce qu’on est pas maso quand même.
ON démmare fort:
CATWOMAN le pire truc que j’ai jamais vu. Où est passé Halle Berry depuis? ce truc a brisé autant de  carrières à Hollywood que de burnes en salles. un pur film de Sado/masos.
ELEKTRA Je crois que j’ai choisi de l’oublier par pure pitié, Pauvre Frank Miller, il a du pleurer en voyant son personnage ainsi mal traité. Du coup il s’est vengé en réalisant…
THE SPIRIT retravaillé façon SIN CITY. Hideux!
GHOST RIDER: sans dec’ la chevauchée entre les deux Riders sur la grande route qui se  termine par « moi je m’arrête là, c’est ici que je descends, Démerde-toi! » 10 secondes de grâce, c’est pas un film, c’est même pas une pub.
X-MEN ORIGINES:WOLVERINE. Où est la tension dans ce film? D’ailleurs où est le film? Certainement le plus gros ratage de la franchise X. Quelqu’un at-il cru un seul instant à la mort de Silver Fox?
HULK: zzzzzz! réveille-toi Hulk se frite contre des tanks! hein?  Regarde! Son paternel  va se transformer en foudre et…zzzz!
CAPTAIN AMERICA se ballade dans une seconde guerre mondiale en carton qui ne fait pas de morts et où on ne voit pas de Nazis. Comment ce Cap va il pouvoir devenir un modèle pour les autresVengeurs, s’il n’a combattu personne? Et puis la fin est d’une tristesse….
Les BATMAN de Joel Schumacher sont les « Everest » du genre. On touche le fond.
SPIDER-MAN 3: Les abysses… des acteurs ridicules en civil, une Gwen customisée Barbie-pute. MJ qui se fait cogner par Peter, Venom surtout ne clignez pas des yeux! Vous pourriez le louper. Dans ce brouhaha surnage les vestiges d’un films où Raimi terminait son histoire de faux frères confrontés à un homme-sable très humain.  Mais bon , je ne suis pas égyptologue et l’étude des ruines, très peu pour moi.
HELLBOY: une enquête sentimentale bidon et un combat d’une demie-heure dans le métro pour ce qui devrait être un film d’ambiance à la Lovecraft. On dirait un épisode de Buffy mais là encore j’échangerais pas mes deux barils de Whedon contre ça. Guillermo Del Toro se sauve du  naufrage grâce à des visuels très très beaux.
LGX: Adapté d’un chef d’oeuvre d’Alan Moore senseï, j’ai délibérement choisi d’en abréger le titre tant il est inacceptable qu’il y soit associé. Là où la bd multiplie les allusions, les références et les clins d’oeil dans une écriture subtile et feutrée, le film donne dans la grosse ficelle et transforme les personnages en de vulgaires posters pour affichage raccoleur dans les Galeries Lafayette. C’est une insulte, rien d’autre et un des exemples manifestes qui tend à démontrer que le cinéma est pensé pour les plus gols d’entre nous, pas la bd désolé. Cela reste un art de lettrés et tant pis ça fait pédant pour vos oreilles!
Catégorie Spéciale: 300, WATCHMEN et SIN CTY. Des non-films, de simples audio-descriptions plaqué sur des diapositives de la bd. Fidèles, pas mauvais mais où est l’interêt?
Autre bizarrerie: WANTED. Si je vous dis que « Deux heures moins le quart avant Jesus christ » de Jean Yanne   est une adaptation d’ASTERIX, je suis plus près du compte.  Il ny’a aucun rapport entre les deux (deux scènes?) mais bon WANTED est une bd de merde et le film est sympa alors que dire? Mark Millar formate son écriture de mieux en mieux son écriture pour le format pellicule, la preuve en est KICK-ASS, la dernière sensation « comics mature reader » adapté dans un film certes commercial mais bien fun. Accident de Parcour? Kick-ass atteint parfois l’émotion ou l’intensité que devraient avoir les films sus-cités comme dans cette scène où le héros fait vraiment son « héros » alors qu’ils se fait bastonner comme une merde devant les caméras/portables des pécores qui matent la scène. Evidemment Hit-girl fait le show après mais on est assez décadents pour adorer voir une gamine pourrir des criminels à l’arme blanche sur fond de néo-punk.
J’attends aujou’d’hui les films sur les Vengeurs, Premier film dans l’histoire du cinéma à concrétiser le crossover permanent que sont les univers partagés typiquement « comics ». Vrai fantasme, vrai espoir mené par Un Whedon qui a tout à prouver. Je serai là bien evidemment mais conscient que ce n’est qu’une oeuvre de cinéma, bouffant dans le vivier incroyable d’histoires laissées en jachère par l’héritage de papier. Je sais pertinnement que les décéptions et les frustrations seront probablement aussi nombreuses que les joies. Car voilà, si vous avez la moindre empathie pour ces personnages colorés et bondissants, vous n’avez qu’une seule chose à faire: OUVRIR UN PUTAIN DE COMICS !!! Allez tiens, je vous donne un tuyau… URBAN vient de sortir BATMAN: SOMBRE REFLET. Le meilleur truc que j’ai lu depuis  5 ans facile!


Publié

dans

,

par

Étiquettes :

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *